Jeune étudiant dans une filière scientifique, Julien ne savait rien de la foi et de Dieu. Pourtant, la question de son existence le taraudait.

Chercheur, je vivais aux États-Unis.
À mon retour en France, je disposais de trois mois de liberté, avant de commencer mon doctorat de physique. Qu’allais-je faire de ce temps libre ? Alors, m’est venue cette réflexion : « Si Dieu existe, je veux le rencontrer. J’ai trois mois pour répondre à la question, qui est la plus importante de la vie.» À l’époque pour moi, les chrétiens n’étaient pas des gens très malins. Sauf un, avec qui j’avais été étudiant en maîtrise de physique. Je l’ai appelé et je lui ai demandé : « Ta foi, c’est quoi? Juste une béquille parce que tu as peur de la mort? Une croyance que tu as reprise de tes parents?» Cet ami m’a suggéré d’aller voir un prêtre qu’il connaissait et qui pourrait répondre à mes questions. Je ne savais même pas ce que c’était qu’un prêtre !

« qu’est-ce qui t’a pris de devenir prêtre ? »

Je suis allé le rencontrer, il était très sympathique et je l’ai interrogé. « Mais qu’est-ce qui t’a pris de devenir prêtre?» Je ne comprenais pas. Il m’a donné son témoignage de conversion : « Tel jour à telle heure, j’ai rencontré Dieu.» Cela a aiguisé ma curiosité. «Ah bon, on peut le rencontrer comme cela, sans lavage de cerveau? Mais c’est génial! Il faut que je sache comment faire! » Ce prêtre m’a alors donné un tuyau : « Prends dix minutes avec Dieu, chaque jour, pendant trois mois. Et tu vas voir ce qui va se passer.» Et c’est ce que j’ai fait, quotidiennement, à la sortie de mes soirées, dans mon lit. Je m’adressais à Dieu et petit à petit, une certaine intimité s’est créée entre nous.

« Ma rencontre avec Dieu a changé toute ma vie »

Je peux dire avec exactitude que j’ai rencontré le Seigneur le dernier dimanche de juin à minuit trente. J’étais rempli d’une joie indicible. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit et le lendemain, j’étais dans une forme éblouissante ! Dans ce dialogue, j’ai confié à Dieu que j’aimerais faire mon avenir dans la musique et j’ai compris que cela se ferait. Un an après, je commençais effectivement l’apprentissage de la musique à partir de zéro. J’avais alors 26 ans. Aujourd’hui, je suis baryton professionnel et compositeur. Ma rencontre avec Dieu a donc changé radicalement toute l’orientation de ma vie. Récemment, j’ai fondé l’association Passerelles, entre autres pour susciter chez les artistes le désir de la rencontre de Dieu, en organisant des concerts d’opéra dans des lieux improbables. Après une expérience concluante dans les cités, où des enfants, des jeunes et leur famille ont pu découvrir tout un répertoire qu’ils ignoraient et être en contact avec des artistes professionnels, nous avons mis sur pied un autre projet dans un centre pénitentiaire. Il s’agissait d’offrir à des hommes détenus un temps de qualité avec leurs enfants, qui les ont découverts et applaudis sur scène. Chacun de ces deux publics avait répété de son côté, les enfants ignorant qu’ils retrouveraient leur père sur scène et vice versa. Quelle joie et quelle surprise de partager la scène sur le même air de Carmen !

À l’issue de cette journée, les détenus ont été nombreux à témoigner. « Ici, on est des gros durs. Mais là, c’était tellement différent, on a été autrement. Je ne savais pas que c’était possible.» «J’ai raté tellement de choses. Avant, je croyais que m’occuper de mes enfants, c’était leur donner des trucs. Mais c’est pas de ça qu’ils avaient besoin. C’était que j’aille les regarder quand ils jouent au foot… Aujourd’hui c’est ça qui s’est passé, et on l’a réussi. »

Les témoignages me poussent

De tels témoignages m’encouragent à poursuivre ce type d’actions. La musique est un vecteur prodigieux pour mettre les personnes en relation les unes avec les autres et leur ouvrir un chemin vers Dieu.

Propos recueillis par Laurence de Louvencourt

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